Leur mission: venir en aide aux ados en souffrance

Le centre d’accueil pour adolescents, financé par l’hôpital, suit environ 250 jeunes en difficulté

 

La provence CAPA 3Les locaux, au deuxième étage d’un immeuble de l’avenue Victor-Hugo, sont parfaits pour recevoir, en toute discrétion, le public ciblé. Et ils sont nombreux à fréquent e r l’endroit : au centre d’accueil pour adolescents (CAPA), 250 jeunes sont suivis depuis que la structure, lancée et financée par le centre hospitalier d’Arles, a pris le relais de la Maison des adolescents (MDA). Une MDA qui, pour raisons économiques, a fermé son antenne arlésienne en décembre 2014. "Pour l’ensemble de la problématique adolescents, on se retrouvait dansune situation de vide complet", explique Loïc Hardy, directeur adjoint du centre hospitalier d’Arles.

Alors, l’hôpital, qui avait déjà une toute petite équipe adolescents, a décidé de se réorganiser en fonction, en renforçant la structure ados, et en regroupant ces deux Centres médico psychologiques (CMP) pour enfants sur un même site. "On a commencé avec une trentaine d’adolescents, et c’est vite allé crescendo", se souvient Olivier Gehrmann, cadre de santé du CAPA. "Je regrette le choix de la MDA de fermer son antenne à Arles, où il y a un réel besoin, avec des adolescents en situation de précarité, ajoute Loïc Hardy.

Le service public a dû prendre la suite. Je pense que si nous n’avions pas pris le relais, on aurait retrouvé les jeunes plus tard, mais en situation d’urgence. Là, on peut avoir un accompagnement dès les premiers signes d’alerte." Et dans cette période troublée qu’est l’adolescence, une prise en charge précoce peut avoir son importance, quel que soit le problème. "Troubles anxieux, troubles dépressifs, problématique identitaire, addictions, déscolarisation, précarité…, énumère Carine Coubrys, psychologue au sein de la structure. " Il peut s’agir aussi de problèmes relationnels entraînant un mal-être chez les adolescents, ajoute Samira Chorfi, psychiatre.

C’est une période complexe, où on peut tout voir !" Avec des problématiques qui ne sont pas forcément pathologiques, même si certains cas ont nécessité des La provence CAPAhospitalisations. Mais heureusement, cela reste ultra-minoritaire, pour ce CAPA qui fait reposer son action sur trois volets: l’accueil et la consultation, les ateliers thérapeutiques en extérieur mis en place dans le cadre du CATTP (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel), et l’action de l’équipe mobile. Car si les rencontres avec les ados ont lieu dans les bureaux, elles peuvent aussi avoir lieu en extérieur, dans un endroit où la personne a confiance. "Macdo, ça peut être thérapeutique", glisse en rigolant Olivier Gehrmann. Surtout, l’essentiel est de gagner la confiance de l’ado, de quelque manière que ce soit.

"Ça peut être des parents inquiets pour leurs enfants qui nous contactent, les établissements scolaires, ou les médecins de ville qui nous les orientent, mais parfois l’ado n’a pas envie de venir, indique Carine Coubrys. Notre travail, c’est de faire émerger une demande, il faut que la personne se saisisse du soin proposé." Bref, que l’adolescent adhère, pour progresser. La progression, c’est d’ailleurs ce que recherche aussi le centre d’accueil pour ados, qui a obtenu son label CAPA à peine ce mois-ci. "On reste une équipe en construction, comme un adolescent, conclut Carine Coubrys. On a des choses à consolider, à penser, ce n’est pas parce que ce nom est posé qu’on va arrêter de travailler."

La Provence - Christophe VIAL