Les grands défis du centre hospitalier Joseph-Imbert

Baisse du déficit, amélioration de l’offre de soins...
l’hôpital a dévoilé sa feuille de route 2014-2018

Les grands defis du centre hospitalier Joseph-ImbertZone d’attractivité, parts de marché, maîtrise des charges… Ces mots-là, c’est le directeur de l’hôpital d’Arles, Laurent Donadille, qui les a prononcés lors de la présentation du projet médical 2014-2018 de l’établissement. Un signe que les temps sont durs pour tout lemonde, y compris pour les établissements assurant une mission de service public.

Mais cela n’a pas empêché le directeur du centre hospitalier de se montrer ambitieux. Certes, il faudra réduire le déficit structurel, et ramener les finances à l’équilibre en 2018, pour honorer l’engagement passé avec l’Agence régionale de santé. "Le déficit était de 5 millions d’euros en 2012, de 4 millions en 2013, et on devrait terminer cette année avec une perte de 3,5 millions, donc nous sommes bien dans cette trajectoire de redressement, précise Laurent Donadille.

Et puis, nous sommes dans une dynamique de progression de notre activité, de l’ordre de 3,5% en 2014, cela génère donc des recettes supplémentaires. En parallèle, nous essayons de maîtriser nos charges. L’argent, c’est le nerf de la guerre. Nous ne sommes pas là pour faire des bénéfices, mais il faut équilibrer le budget. Être en déficit nous pénalise, cela nous pose des problèmes en terme d’investissement notamment."

Alors, d’une part, l’hôpital va essayer de continuer à faire progresser son activité, en cherchant à réduire ce qu’ici on appelle le "taux de fuite". "Il est relativement important, nous n’avons que 30% de parts de marché, reconnaît Laurent Donadille. Compte tenu de l’offre de soins des alentours les habitants du pays d’Arles ne sont pas hospitalisés à l’hôpital ou à la clinique."

Justement, le nouveau projet médical vise aussi, en plus de l’équilibre financier, à mieux inscrire l’hôpital d’Arles dans le paysage sanitaire du territoire. Pour cela, six grandes orientations stratégiques ont été définies. "La première orientation, c’est de travailler sur des partenariats, avec notamment la volonté de créer un pôle de santé arlésien public-privé", indique le directeur de l’hôpital.La volonté de créer un pôle de santé arlésien public-privé

Le projet de hopital a été présenté par Antoine Khalil

L’établissement y réfléchit depuis plusieurs années, et cette coopération va se matérialiser par l’ouverture d’une maison médicale de garde où interviendront des médecins libéraux du pays d’Arles, pour délester les urgences, et par la mise en service du centre de dialyse Diaverum, en mars prochain. Autres pistes, la création d’un pôle d’imagerie avec des radiologues libéraux du pays d’Arles, qui ouvrirait la porte à l’installation d’un second scanner, plus performant, sur le territoire, et un rapprochement avec la clinique Jeanne-d’Arc.

"Cela permettrait d’avoir un projet médical partagé, pour conforter l’activité médicale de l’hôpital et de la clinique, explique Laurent Donadille. Un pré-projet d’accord cadre a été signé." La clinique pourrait même s’installer à terme sur le plateau de Fourchon, si le partenariat se concrétise. Un rapprochement, et une mutualisation des moyens, sont aussi envisagés avec les hôpitaux des Portes de Camargue, installés à Tarascon- Beaucaire.

"Nous souhaitons aussi conforter l’offre de soins sur de nombreux points, souligne le docteur Antoine Khalil, président de la commission médicale de

LES CHIFFRES-CLÉS

 l’établissement. Le taux de fuite en cancérologie est trop important, alors qu’il ya la possibilité pour les malades d’avoir des soins de qualité à proximité. On veut renforcer la réanimation, et le pôle cardiologie, avec un début de réflexion sur un partenariat avec la clinique Paoli. Si nos moyens le permettent, on voudrait ouvrir un service de pédiatrie, c’est une de nos faiblesses actuellement.

En fait, le but est, tout en conservant ce que l’on a, de donner un peu plus de souffle à des secteurs que l’on juge critiques." Sauf que l’hôpital doit jouer les équilibristes pour contenter tout le monde. Ainsi, des patientes soignées au service de rééducation fonctionnel se sont récemment émues du futur manque de médecin et du peu de kinés.

"Cette difficulté ne découle pas d’une logique économique, mais d’une fragilité liée à la démographie médicale. On a le départ à la retraite du praticien de cette unité, mais en médecine physique et rééducationnelle il n’est pas facile de recruter aujourd’hui, plaide Laurent Donadille. Pour les kinés aussi, c’est parfois plus intéressant de s’installer en libéral. On espère concrétiser des recrutements dans les mois à venir.

"Le directeur de l’hôpital a donc du pain sur la planche, mais il se montre confiant. "On ne peut pas tout faire à Arles, vous n’aurez pas de greffe ou de chirurgie cardiaque, mais on n’a pas à rougir de l’offre de soins", conclut-il.

 

Sources : La Provence - Christophe VIAL